Les tests sanguins d’hormone antimüllérienne (AMH) sont couramment utilisés pour évaluer la réserve ovarienne et prédire la réponse à une stimulation ovarienne. Bien que le taux d’AMH diminue naturellement avec l’âge, de nombreux facteurs influencent ce marqueur de la fertilité féminine.
Les facteurs pouvant influencer le taux d’AMH
L’âge est un facteur déterminant de la réserve ovarienne, qui diminue naturellement avec le temps. Après 30 ans, les ovaires présentent de plus en plus d’anomalies chromosomiques, pouvant donner lieu à des embryons malformés. Une étude publiée dans le journal Fertility and Sterility a montré que la prévalence des anomalies chromosomiques chez les embryons augmentait avec l’âge maternel. (1)
L’âge n’est pas le seul critère à prendre en compte. Lorsque des embryons de bonne qualité sont transférés dans l’utérus, le taux de grossesse est similaire pour les femmes de tous âges. Il faut donc évaluer la réserve ovarienne par d’autres moyens, comme le dosage de l’AMH et le comptage des follicules antraux. P
Les variations possibles des résultats d’AMH
Les taux d’AMH peuvent varier selon différents facteurs, tels que le type de test utilisé, les conditions de stockage de l’échantillon sanguin ou encore la prise de pilule contraceptive. Pour obtenir un diagnostic fiable, il est préférable de réaliser plusieurs mesures à différents moments du cycle.
Un taux d’AMH très bas, inférieur à 0,6 ng/ml, est considéré comme préoccupant. Une étude portant sur 5000 cycles de FIV a montré que dans ce cas de figure, 54% des cycles ont dû être interrompus, et seuls 9,5% ont abouti à une naissance. Néanmoins, un faible taux d’AMH ne signifie pas une impossibilité de concevoir, et doit être interprété en fonction de l’âge et d’autres examens complémentaires.
L’importance d’une alimentation équilibrée
Une alimentation saine et équilibrée joue un rôle clé dans l’optimisation de la fertilité féminine. Il est recommandé de veiller à un apport suffisant en vitamines, telles que les vitamines B9, D et B12, ainsi qu’en minéraux comme le fer et le zinc. Ces nutriments sont indispensables au bon fonctionnement hormonal et au développement embryonnaire.
Chez les femmes de plus de 35 ans ou ayant une faible réserve ovarienne, une supplémentation en antioxydants comme le coenzyme Q10 ou la N-acétyl-cystéine peut s’avérer bénéfique. Ces molécules aident à protéger les ovocytes du stress oxydatif et à améliorer leur qualité. Il est préférable de consulter un professionnel de santé avant de commencer toute supplémentation.
Une activité physique modérée et régulière est fortement recommandée pour favoriser la fertilité. L’exercice stimule la circulation sanguine vers les ovaires et l’utérus, ce qui optimise leur fonctionnement. Il permet également de maintenir un poids de forme, facteur important puisque le surpoids comme la maigreur excessive peuvent perturber l’ovulation.
Le stress est un autre élément à ne pas négliger dans un parcours de conception. Il peut impacter l’équilibre hormonal et créer un cercle vicieux de pensées négatives. Pour y remédier, différentes techniques de relaxation comme la méditation ou le yoga peuvent être mises en place. Certaines thérapies alternatives telles que l’acupuncture sont aussi reconnues pour leur effet régulateur sur le cycle menstruel. C’est ce qu’a expérimenté Lucie, 32 ans, dont le taux d’AMH de 1,1 ng/ml s’est amélioré après quelques mois de yoga et de séances d’acupuncture pour gérer son stress lié à l’infertilité.
Les options médicales pour optimiser la fertilité
Lorsque le taux d’AMH est faible, un accompagnement médical personnalisé est souvent nécessaire pour favoriser une grossesse. La stimulation ovarienne est l’une des premières options envisagées. Elle consiste à administrer des hormones afin de stimuler le développement folliculaire et d’augmenter le nombre d’ovocytes produits.
Si la stimulation seule ne suffit pas, la fécondation in vitro (FIV) peut être proposée. Cette technique permet de sélectionner les meilleurs embryons avant de les transférer dans l’utérus, maximisant ainsi les chances d’implantation.
La congélation d’ovocytes pour préserver la fertilité
Pour les femmes qui souhaitent repousser leur projet de grossesse, notamment en raison d’une faible réserve ovarienne, la congélation d’ovocytes est une option intéressante. Cette technique consiste à prélever et conserver des ovocytes lorsque la fertilité est encore satisfaisante, pour une utilisation ultérieure.
La vitrification ovocytaire offre aujourd’hui d’excellents taux de survie et de fécondation. Elle permet aux femmes de préserver leur potentiel reproductif face au déclin naturel de la fertilité avec l’âge.
Âge de la femme | Nombre d’ovocytes collectés | Chances de naissance vivante |
---|---|---|
< 35 ans | 10-15 | 40-50% |
35-37 ans | 10-15 | 35-40% |
38-40 ans | 10-15 | 25-30% |
> 40 ans | 10-15 | 15-20% |
Tableau : Probabilités de naissance vivante selon l’âge et le nombre d’ovocytes obtenus en FIV (étude de 2011 sur 400 135 cycles)
Garder espoir malgré un taux d’AMH bas
Un taux d’AMH faible n’est pas une fatalité. De nombreuses femmes parviennent à concevoir naturellement malgré une réserve ovarienne diminuée. C’est notamment le cas lorsque la qualité ovocytaire reste satisfaisante et que les autres facteurs de fertilité (sperme, utérus) ne présentent pas d’anomalie.
Pour optimiser les chances de conception, il est conseillé d’avoir des rapports sexuels réguliers, idéalement tous les 2-3 jours, en ciblant la période d’ovulation. Se familiariser avec son cycle menstruel permet d’identifier précisément cette fenêtre de fertilité. En parallèle, adopter une hygiène de vie saine et gérer son stress contribuent à créer un environnement propice à la grossesse.
L’importance d’un soutien émotionnel dans le parcours de conception
Face aux incertitudes et aux difficultés potentielles liées à un taux d’AMH bas, il est primordial de s’entourer et de trouver du soutien. Parler ouvertement de ses inquiétudes à son partenaire et à ses proches permet de se sentir épaulé dans cette épreuve.
Les groupes de parole et les forums en ligne sont aussi d’excellents moyens pour partager son expérience et trouver du réconfort auprès d’autres femmes dans la même situation. Certaines associations proposent également un accompagnement personnalisé, avec des professionnels formés aux problématiques de fertilité.
Consulter un psychologue spécialisé peut aider à mieux gérer les émotions et à cultiver un état d’esprit positif, propice à la réussite du projet de bébé. Car au-delà des traitements, la détermination et la confiance en soi restent des facteurs clés pour surmonter les obstacles de l’infertilité.
Sources :
- Munne, S., Alikani, M., Tomkin, G., Grifo, J., & Cohen, J. (1995). Embryo morphology, developmental rates, and maternal age are correlated with chromosome abnormalities. Fertility and sterility, 64(3), 539-546. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/7615118/