Le diabète gestationnel est une forme de diabète qui survient pendant la grossesse et affecte environ 8% des femmes enceintes en France. Bien que temporaire, il faut absolument dépister et gérer correctement cette condition pour prévenir les complications pour la mère et l’enfant. Mon objectif est de vous fournir ici des informations claires, précises et rassurantes sur le diabète gestationnel et son dépistage, afin que vous puissiez aborder cette étape de votre grossesse en toute confiance.
Le diabète gestationnel : qu’est-ce que c’est ?
Le diabète gestationnel est une forme de diabète qui survient pendant la grossesse, généralement après la 20e semaine. Bien que temporaire, il est essentiel de le gérer correctement pour éviter des complications pour la mère et l’enfant.
Selon l’InVS, 8% des femmes enceintes en France étaient touchées par le diabète gestationnel en 2014.
Facteurs de risque et incidence
Les principaux facteurs de risque du diabète gestationnel sont :
- Âge supérieur à 35 ans
- Surpoids (IMC > 25 kg/m2)
- Antécédents familiaux de diabète gestationnel
- Syndrome des ovaires polykystiques
- Antécédents de diabète gestationnel lors de précédentes grossesses
- Accouchement d’un enfant macrosome lors de précédentes grossesses
Le dépistage du diabète gestationnel
Le dépistage du diabète gestationnel est une étape importante pendant la grossesse, permettant de détecter cette forme spécifique de diabète qui survient chez certaines femmes enceintes. Bien que le diabète gestationnel soit temporaire et disparaisse généralement après l’accouchement, il est essentiel de le diagnostiquer et de le gérer correctement pour éviter des complications pour la mère et l’enfant. Dans ce chapitre, nous allons aborder l’importance du dépistage du diabète gestationnel, les différentes étapes du processus, et l’importance de chaque étape pour la santé de la mère et du bébé.
Importance et timing du dépistage
Le dépistage du diabète gestationnel est réalisé en deux temps : au premier trimestre de grossesse et entre la 24e et la 28e semaine d’aménorrhée. Cette démarche est essentielle pour la santé de la mère et de l’enfant, car un diabète gestationnel non diagnostiqué ou mal géré peut entraîner des complications telles que :
- Un accouchement prématuré
- Une macrosomie (poids de naissance élevé)
- Des problèmes respiratoires pour le bébé
- Un risque accru de césarienne
- Une hypoglycémie néonatale (faible taux de sucre dans le sang du bébé après la naissance)
La glycémie à jeun : premier indicateur
Le dépistage du diabète gestationnel commence généralement par une prise de sang pour mesurer la glycémie à jeun au cours du premier trimestre de grossesse. Cette mesure permet d’évaluer le taux de sucre dans le sang après une nuit de jeûne et constitue le premier indicateur d’un éventuel diabète gestationnel. Si la glycémie à jeun est élevée, votre professionnel de santé peut vous recommander de passer un test supplémentaire, comme le test d’hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO), pour confirmer le diagnostic.
L’hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO)
Le test HGPO est considéré comme le standard pour le dépistage du diabète gestationnel. Il consiste en plusieurs prélèvements sanguins réalisés à jeun, puis après l’absorption d’une solution contenant 75 grammes de glucose. Les prélèvements sont effectués 1 heure et 2 heures après l’ingestion de la solution, afin de surveiller la réponse de l’organisme à cet apport de sucre et déterminer si le corps produit suffisamment d’insuline pour maintenir une glycémie normale.
La procédure du test HGPO au laboratoire
Le test de tolérance au glucose par hyperglycémie provoquée (HGPO) est un examen médical permettant de dépister le diabète gestationnel chez les femmes enceintes. Voici les étapes à suivre pour réaliser ce test :
Étapes préalables et conditions à jeun
- Prendre rendez-vous : Programmez un rendez-vous pour le test HGPO auprès de votre professionnel de santé ou dans un laboratoire d’analyses médicales.
- Jeûne : Avant de passer le test HGPO, il est nécessaire de jeûner pendant au moins 8 à 12 heures. Cela signifie qu’il faut s’abstenir de manger, de boire (à l’exception de l’eau) et de fumer pendant cette période. Le jeûne permet d’obtenir une mesure précise de la glycémie à jeun, qui constitue la première étape du test. Assurez-vous de bien respecter cette période de jeûne pour garantir la fiabilité des résultats.
Déroulement du test HGPO
- Prise de sang initiale : À votre arrivée au laboratoire, une première prise de sang est effectuée pour mesurer la glycémie à jeun. Cette valeur servira de référence pour interpréter les résultats des prélèvements suivants.
- Ingestion de la solution de glucose : Après la prise de sang initiale, la patiente doit boire une solution contenant 75 grammes de glucose dissous dans de l’eau. Cette solution sucrée est généralement aromatisée pour en faciliter l’ingestion. Il faut boire la solution entière dans les 5 minutes suivant sa préparation.
- Repos pendant le test : Après avoir bu la solution, il est conseillé de rester assis ou allongé confortablement. Il est recommandé de ne pas fumer, manger ou boire quoi que ce soit (à l’exception de l’eau) pendant la durée du test.
- Prélèvements sanguins successifs : Des prélèvements sanguins sont effectués à intervalles réguliers pour mesurer la glycémie. Les prises de sang ont généralement lieu 1 heure, 2 heures et parfois 3 heures après l’ingestion de la solution. Ces mesures permettent de suivre l’évolution de la glycémie et d’évaluer la capacité du corps à réguler le taux de sucre dans le sang.
Interprétation des résultats du test HGPO
Les résultats du test HGPO sont évalués en fonction des valeurs de glycémie obtenues lors des prélèvements sanguins. Si les résultats dépassent certains seuils, un diagnostic de diabète gestationnel sera posé. Ces seuils peuvent varier légèrement selon les recommandations des différentes associations médicales, mais les valeurs généralement utilisées sont les suivantes :
- Glycémie à jeun : supérieure à 0,92 g/L (5,1 mmol/L)
- Glycémie 1 heure après l’ingestion : supérieure à 1,80 g/L (10,0 mmol/L)
- Glycémie 2 heures après l’ingestion : supérieure à 1,53 g/L (8,6 mmol/L)
Si l’un de ces seuils est dépassé, il est recommandé de mettre en place une prise en charge adaptée pour gérer le diabète gestationnel et prévenir les complications pour la mère et l’enfant.
Gérer un résultat positif au diabète gestationnel
En cas de diagnostic positif de diabète gestationnel, une prise en charge globale, incluant le régime alimentaire et l’activité physique, est recommandée pour limiter les complications.
Prise en charge et suivi diététique
Une alimentation équilibrée est essentielle pour gérer le diabète gestationnel. Les recommandations incluent :
- Consommer des aliments riches en fibres
- Limiter les sucres et les graisses saturées
- Répartir les repas régulièrement tout au long de la journée
Traitement et surveillance médicale
Un suivi médical régulier est nécessaire en cas de diabète gestationnel, notamment pour surveiller le taux de glycémie et adapter le traitement si nécessaire.
Surveillance postnatale et prévention du diabète de type II
Les femmes ayant fait un diabète gestationnel ont un risque plus élevé de développer un diabète de type II à long terme et doivent donc faire un suivi régulier après l’accouchement. Des stratégies pour prévenir le diabète de type II incluent le maintien d’un poids santé et la pratique régulière d’une activité physique.
